Pôle Culturel de Quartier Français - Île de La Réunion

Un lieu manifeste
Le projet s’implante dans un lieu chargé d’histoire, à la jonction d’un tissu résidentiel en mutation, d’une friche industrielle remarquable et du futur cœur de ville de Sainte Suzanne. Il prend pleinement appui sur ces strates de territoire pour construire un pôle culturel fédérateur, visible et ouvert sur le quartier au service des habitants et des dynamiques artistiques locales.

Pensé comme un jardin habité, le projet transforme une friche industrielle en lieu vivant et généreux, où nature, mémoire et création se conjuguent en un langage architectural cohérent, lisible et accueillant.
Le pôle s’organise autour de trois axes majeurs :

• Un parc pour le quartier, lieu de promenade et de détente, de mémoire et d’appropriation libre,
• Un pavillon des arts, composé de halles historiques restaurées, abritant les pratiques artistiques dans toute leur diversité,
• Une rue centrale, lieu de rencontre dans le prolongement du « passage des magasins » et de la future mairie annexe du projet connexe.

Cette composition simple et forte dessine un équipement fédérateur, emblématique et inspirant, au service des habitants, des artistes, des scolaires, des curieux.

Au coeur du projet, les vestiges de la sucrerie
Le site de l’ancienne usine, avec ses halles métalliques et sa cheminée monumentale, est une page d’histoire réunionnaise. Le projet souligne la valeur de patrimoniale de ces vestiges par leur restauration, pour en faire un levier culturel et identitaire.

• La cheminée mise en scène : Restaurée à l’identique, soulignée d’une mise en lumière discrète, un socle en basalte et un joint creux [la Kour du Sucre], elle retrouve toute sa dimension de signal urbain.
• La double Halle restaurée : Les charpentes métalliques sont restaurées, adaptées aux nouveaux usages qu’elles accueillent ; le projet trouve le bon équilibre entre mémoire et devenir.
• Scènes en plein air : Le mur de la salle devient support de danse voltige. Un rond de moringue au cœur du « jardin des halles » accueille les pratiques traditionnelles et autres performances. Chaque espace patrimonial est réinvesti de manière contemporaine et vivante.

Ce projet fait du patrimoine non pas un décor, mais un moteur de création et un support de transmission culturelle.

Un lieu de création dans un jardin tropical
Dans un climat tropical, sur un sol pollué, le projet développe une réponse constructive et écologique, il propose un écosystème urbain :

• Une architecture bioclimatique : L’orientation historique des halles, les lanterneaux en toitures, protections solaires, brasseurs d’air, bois local et matériaux biosourcés : le bâtiment respire, ombrage, filtre et capte les brises pour garantir le confort.
• La canopée : Les grandes toitures métalliques, prolongées par des plantations endémiques et indigènes à port étalé, créent une canopée protectrice. Le végétal devient structurel, thermique et poétique.
• Jardin des halles et jardin de pluie : Le paysage est un acteur climatique, un espace d’expression, un refuge de biodiversité. La gestion des eaux pluviales, pensée à l’échelle de la parcelle, devient un parcours de fraîcheur.
• Économie circulaire : Réemploi de bétons, briques, aciers ; mobiliers en gabions à partir des gravats du site ; valorisation des ressources locales : le projet est ancré dans son sol, son climat, ses savoir-faire.

Un lieu pour tous, pensé avec tous
Le Pôle Culturel sera un lieu de vie, d’échange et de transmission, parce qu’il aura été conçu avec les habitants, les artistes et les acteurs locaux. Une concertation vivante et créative accompagnera le projet, depuis les premières esquisses jusqu’à l’ouverture. Des dispositifs permettront d’impliquer activement les parties prenantes, tels que :

• Des ateliers participatifs dans le quartier et l’écoute des besoins des habitants,
• Des visites immersives et outils visuels comme aide à la projection et support d’échange, 
• Des créations collectives en amont de l’ouverture, avec la collaboration d’artistes locaux.

L’idée est que ce lieu s’ancre dans les usages avant même son ouverture officielle, et qu’il rayonne comme un catalyseur de lien social.